jeudi 17 avril 2008

refus de l upa de signer l'accord sur la représentativité

Syndicats et patronat ont conclu le 10 avril une "position commune" sur la représentativité, le dialogue social et le financement des syndicats. Pourquoi l'UPA refuse-t-elle de la signer ?

Je ne conforterai pas une position commune qui n'existe pas. Cet accord exclut 92 % des entreprises françaises, le secteur artisanal que nous représentons. Nous avions la possibilité, dans le cadre de cette négociation, de faire reconnaître l'accord sur le dialogue social conclu entre l'UPA et les cinq confédérations, le 12 décembre 2001. Cela n'a pas été le cas parce que le Medef, et en particulier l'UIMM, la fédération du bâtiment et la CGPME s'y sont opposés. Cela fait sept ans que nous sommes confrontés à une obstruction systématique. Nous avons gagné toutes les batailles judiciaires, y compris la dernière, le 7 décembre 2007 avec la Cour de cassation. Nous attendons donc du gouvernement, qui disait vouloir attendre la fin de cette négociation, qu'il prenne ses responsabilités, qu'il suive les recommandations du chef de l'Etat et permette son application.

Que reprochez-vous au Medef ?

Ce que je reproche au Medef et à ses affidés, c'est qu'ils se donnent le droit de nous empêcher de mettre en place cet accord alors qu'ils ne sont pas exempts de tout reproche. Notre accord prévoyait le développement du dialogue social au niveau des branches professionnelles de l'artisanat. Il est très difficile pour les artisans et les chefs de très petites entreprises - qui n'ont pas de DRH et ont des activités qui les accaparent totalement - de négocier et de mettre en oeuvre des accords d'entreprise. L'accord, qui prévoyait une mutualisation des coûts et des moyens, apportait de la transparence quant aux moyens et au financement du dialogue social. L'UPA s'est tue pendant tout le déroulement de l'affaire UIMM, mais il est un peu fort que cette organisation patronale s'oppose à nous alors que rien n'est clair chez elle.

L'UPA va-t-elle rompre avec le Medef pour les élections prud'homales de décembre ?

Nous avons déjà pris l'engagement d'une plate-forme électorale commune. Les listes sont en voie de constitution, il est un peu tard pour remettre en question cette démarche. Mais sur d'autres dossiers, il n'en sera pas de même, en particulier pour la présidence de l'Unedic, pour laquelle je n'exclue pas une candidature de l'UPA. En tout état de cause, nous ne soutiendrons pas une candidature émanant de l'UIMM ou de la CGPME. Nous ne tolérons pas que ces organisations nous donnent des leçons alors qu'elles n'ont pas réglé leurs problèmes.

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