jeudi 16 octobre 2008

REGLEMENT DE COMPTE A LA CFTC

A moins de quinze jours du congrès de la CFTC, les deux candidats à la présidence de la Confédération française des travailleurs chrétiens ont saisi le scandale de l'UIMM pour régler leurs comptes. Jeudi 16 octobre, M. Crespo est passé à l'offensive en déclarant avoir reçu en 2003 un chèque de 69 000 euros de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), destiné selon lui à la confédération dirigée depuis 2002 par Jacques Voisin. "Notre fédération a reçu ce chèque par erreur le 26 septembre 2003. Notre comptable l'encaisse le 30 septembre, en nous le signalant toutefois. Quelques semaines plus tard, nous recevons une lettre signée de la confédération CFTC nous précisant que nous avons indûment perçu ce chèque. Nous avons donc renvoyé un chèque d'un montant de 69 000 euros à la confédération", raconte Joseph Crespo dans Le Parisien

"Quand on fait un chèque de ce montant-là, on ne se trompe pas d'adresse ni de libellé !", a rétorqué Jacques Voisin dans le quotidien : "J'ai seulement connaissance d'un chèque de 69 000 euros émanant de la fédération métallurgie à la CFTC". Selon lui, ce chèque peut autant correspondre à "des paiements de cotisations" de la fédération qu'au "remboursement" d'un prêt qu'elle a contracté auprès de la confédération. Au passage, les deux rivaux reconnaissent l'existence d'un "partenariat régulier" avec le patronat de la métallurgie, qui participait à "divers événements de la CFTC" (congrès, universités d'été, etc.) en échange de rémunérations. "Je ne dis pas que c'est illégal, je suis juste étonné qu'une branche patronale ait ce type de relation avec une confédération syndicale", remarque Joseph Crespo, sans préciser toutefois pourquoi sa propre fédération a, dans un premier temps, encaissé le chèque surprise de 69 000 euros émanant de l'UIMM.

"LA CFTC VA EN PÂTIR, LE SYNDICALISME AUSSI"

Dix jours auparavant, interrogé par le magazine Challenges, Jacques Voisin avait mis en cause M. Crespo sur le même thème, jugeant "exagérée" la facture de 23 000 euros payée par l'UIMM pour la location d'un stand lors du congrès de la fédération métallurgie à Metz en 2006. "A deux semaines du congrès, Joseph Crespo cherche par tous les moyens, y compris les plus ignobles, à jeter le discrédit à la fois sur la confédération et ma personne", s'indigne M. Voisin.

D'autant que la réforme de la représentativité syndicale présage des temps difficiles pour l'organisation. D'ici cinq ans, pour avoir le droit de négocier dans une entreprise, un syndicat devra avoir obtenu 10 % des voix aux élections professionnelles. Elle devra en avoir 8 % pour négocier dans les branches et au niveau interprofessionnel ; mais rien ne garantit que la CFTC atteigne ces seuils. La stratégie à adopter pour survivre devait en principe départager les deux hommes. Finalement, le duel pourrait même être arbitré par l'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac. Après que l'organisation patronale a été mise en examen, mercredi, en tant que personne morale, l'actuelle direction lui a demandé de livrer les noms des bénéficiaires des retraits suspects.

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