Mobilisation d'ampleur contre la réforme des retraites
Mobilisation d'ampleur contre la réforme des retraites
Fonctionnaires manifestant à Paris. Plus de 700.000 personnes ont défilé jeudi dans 153 manifestations contre la réforme des retraites à travers la France selon la CGT, le ministère de l'Intérieur dénombrant pour sa part 296.000 personnes mobilisées lors de 126 manifestations. /Photo prise le 22 mai 2008/REUTERS/Benoît Tessier
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Les syndicats ont mobilisé jeudi des centaines de milliers de manifestants en France contre la réforme des retraites, une salve d'avertissements dont ils comptent tirer parti pour pousser le gouvernement à amender son projet sur l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans.
La police faisait état en fin de journée de 296.000 manifestants dans le pays. La CGT avançait le chiffre de 700.000 manifestants dans 153 villes. La manifestation rassemblait 70.000 personnes à Paris, selon Force ouvrière (FO), 28.000 d'après la police.
"La balle est dans le camp du gouvernement. Il ne peut pas plus longtemps esquiver l'exigence d'une réelle négociation sur l'avenir de notre système de retraite", déclare la CGT dans un communiqué.
Sans chercher à gommer leurs divergences sur l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans pour une retraite à taux plein, les syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CG, Unsa, FSU, Solidaires se sont félicités d'une démonstration de force unitaire, dans les secteurs privé et public, équivalente selon eux au mouvement d'avril 2003 contre la loi Fillon sur les retraites, qui avait rassemblé un à deux millions de personnes.
"Si le gouvernement reste droit dans ses bottes, ça veut dire qu'il faudra une suite, on ne pourra pas en rester là", a prévenu Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.
"Après un rapport de forces de ce type, le gouvernement va être obligé de nous recevoir et on va remettre nos projets sur la table", a déclaré François Chérèque, responsable de la CFDT.
Avant cette journée-test, le gouvernement a martelé qu'il ne reviendrait pas sur cette disposition de la loi de 2003.
Pour Jean-François Copé, "la mobilisation a été moins forte" que ne l'escomptaient les syndicats. "Je pense que beaucoup de nos compatriotes - ce n'est pas de gaieté de coeur - prennent la mesure qu'il va falloir travailler plus longtemps", a dit sur RTL le président du groupe UMP à l'Assemblée.
Le Premier ministre, François Fillon, a confirmé mercredi l'allongement progressif de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein à partir de 2009, pour atteindre 41 ans en 2012. Selon le gouvernement, cette mesure est la seule réponse valable à la hausse du besoin de financement liée à l'allongement de la durée de la vie.
PERTURBATIONS DANS LES TRANSPORTS EN PROVINCE
"Nous demandons au gouvernement de prendre acte de la dégradation préoccupante du climat social, de sortir de son isolement buté et d'entamer de véritables négociations", déclare Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste, dans un communiqué.
"Touche pas à ma retraite", "Quarante ans, c'est déjà trop", pouvait-on lire sur des banderoles dans les cortèges.
A Marseille, 60.000 personnes selon les organisateurs et 8.000 selon la police ont défilé. A Nantes, les manifestants étaient 25.000 selon les syndicats et 11.000 selon la police.
A Toulouse, près de 14.000 personnes selon la police, plus de 25.000 selon les organisateurs, ont manifesté dans l'après-midi. A Bordeaux, on recensait 25.000 manifestants selon les syndicats, 8.000 selon la police.
A Lyon, les organisations ont compté 15.000 manifestants et la police 8.500. A Rouen, entre 8.000 et 10.000 personnes ont défilé selon les syndicats et 7.500 selon la police.
Les appels à la grève ont été diversement suivis. Les transports urbains ont été fortement perturbés dans plusieurs villes de province (moins de 50% de transports dans vingt villes).
Les transports marseillais ont été très affectés, alors que le trafic à la RATP a été quasi normal à Paris. Un train sur deux circulait en moyenne sur le réseau Transilien.
Deux TGV sur trois circulaient à destination ou en provenance de Paris et un TGV sur deux de province à province. La SNCF signalait un service normal pour les TGV en provenance ou à destination de l'étranger.
Le trafic aérien était normal dans quasiment tous les aéroports, à l'exception de Marseille où les retards pouvaient atteindre une heure.
L'objectif des syndicats n'étaient pas de "bloquer" le pays mais de miser sur la mobilisation de la rue.
Ce mouvement était le premier test d'ampleur de la loi sur le service minimum dans les transports votée en août 2007 et entrée en vigueur le 1er janvier.
"On a pu bâtir un service horaire qui est crédible et qu'on a d'ailleurs assuré intégralement. On a fait même mieux que prévu, puisqu'on a fait par exemple en Ile-de-France 10% de trains de plus", s'est félicité Guillaume Pepy, président de la SNCF, sur LCI.
vendredi 23 mai 2008
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