mardi 9 septembre 2008

edwige un fichier outil de flicage d'état

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Face à la mobilisation grandissante d'associations et de syndicats, le gouvernement s'est dit prêt, mardi 9 septembre, à de premiers aménagements du fichier de police Edvige. Le président Nicolas Sarkozy a demandé à la ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, "d'ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées" sur le fichier de renseignement Edvige, qui devra être "suivie de décisions pour protéger les libertés". L'Elysée évoque notamment des personnalités telles que le président de la Ligue des droits de l'homme.
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D'après une source proche du dossier, pourraient être "évacués" du fichier les renseignements concernant l'orientation sexuelle et la santé des personnes. De même source, "l'opportunité" de ficher "les personnalités" est également "largement mise en cause". De son côté, Mme Alliot-Marie s'est dit prête, mardi sur RTL, à inscrire "dans une loi" "toutes les garanties" nécessaires aux libertés publiques pour la mise en œuvre du fichier Edvige. Invité du journal de TF1, elle le défendait néanmoins, rappelant que "des fichiers, la police en a besoin pour avoir les meilleurs moyens d'informations et de prévention", et justifiant le fichage des mineurs de plus de 13 ans par le fait que "46 % des vols avec violence sont commis par des mineurs, [et] 25 % des viols sont commis par des mineurs". "Si vous n'arrivez pas à les suivre, vous ne faites pas votre travail", a estimé la ministre.

"SOCIÉTÉ DU FLICAGE"

Alors que les décrets du 1er juillet, approuvés "avec réserves" par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), avaient sur le moment suscité des réprobations limitées, Edvige est, depuis la rentrée, en butte à une hostilité grandissante sur tous les bords. L'opposition, gauche et MoDem, les grandes centrales syndicales, les organisations de défense des droits ont donné de la voix pour réclamer le retrait d'un fichier symbole d'une "société du flicage", selon le leader de la CGT, Bernard Thibault. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a demandé des "explications", exprimant des réserves entendues aussi dans la majorité, y compris au sein du gouvernement chez le ministre de la défense, Hervé Morin, et la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade.
Les douze organisations du collectif "Non à Edvige" ont annoncé qu'elles allaient continuer à "demander très fermement le retrait pur et simple" du fichier. Une pétition en ligne avait déjà recueilli, mardi, 130 000 signatures pour l'abandon d'Edvige. Des recours en annulation de ce fichier ont été déposés devant le Conseil d'Etat, qui doit rendre sa décision à la fin de l'année. Une journée d'action est prévue le 16 octobre, jour de la Sainte-Edwige. Les citoyens sont invités à envoyer au ministère de l'intérieur une parodie de fiche de renseignements, non sans avoir préalablement léché le coin gauche du document pour y déposer leur ADN.

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