vendredi 17 octobre 2008

il ya des sous pour les banquiers pas pour les retraités

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Manifestation de retraités, le 16 octobre à Paris.
Le Monde.fr
Manifestation de retraités, le 16 octobre à Paris.

"360 milliards pour les banques et rien pour les pensions et la santé !" Dans la manifestation des retraités pour une hausse immédiate de leur pouvoir d'achat, jeudi 16 octobre, la crise financière est sur toutes les lèvres. L'ambiance bonne enfant n'empêche pas les slogans rageurs : "Des sous pour les retraites, oui, oui, oui ! Pour les spéculateurs, non, non, non !", lance une vieille dame. Quelque 10 000 personnes étaient présentes, selon les syndicats, 2 000 selon la police.

Les remèdes des politiques face à la crise financière ont du mal à passer : "On est à une époque où plus de 300 milliards peuvent être mobilisés pour permettre aux banques de continuer à spéculer mais où on n'investit pas sur ceux qui peuvent consommer, répondre à des besoins", déplore Alain Gautheron, 60 ans, retraité des PTT. Il rappelle que les retraites n'ont été revalorisées que de 1,1 % en janvier 2008 et de 0,8 % en septembre, alors que l'inflation atteignait fin août 3,2 % sur un an. "L'augmentation de 0,8 %, vous savez combien ça représente ?, demande Louis Brost, un retraité de l'industrie automobile de 82 ans, J'ai presque honte de le dire : 15 euros par mois pour ma femme et moi. C'est 0,46 euros par jour ! Même pas de quoi acheter une baguette de pain. Le président de la République, lui, s'est augmenté de 170 % en arrivant à l'Elysée !"

"AVOIR LE TEMPS DU LOISIR ET MANGER CORRECTEMENT"

En tête de cortège, avancent d'un pas décidé Lucette Véron, 71 ans, et Bruna Gawron, 77 ans, de Malakoff (Hauts-de-Seine). Bras dessus, bras dessous, les deux amies fredonnent "Garantir nos pensions, plutôt que leurs actions". Elles sont venues pour demander une augmentation de leur retraite "pour pouvoir mieux vivre", raconte Lucette Véron. "Avoir le temps du loisir et pouvoir manger correctement. On entend partout qu'il faut manger cinq fruits et légumes par jour mais, nous, on ne peut pas le faire en ce moment parce que c'est trop cher !", ajoute la vielle dame. Elle tient à préciser qu'après avoir travaillé 34 ans comme agent dans les écoles maternelles, elle ne touche que 1 000 euros de pension.

"J'ai vu mon pouvoir d'achat régulièrement baisser depuis plusieurs années. Ces derniers temps on a l'impression que ça baisse beaucoup plus vite et que les chiffres donnés par l'Insee ne correspondent pas à la réalité", s'indigne également Jean-Claude. Béret vissé sur la tête, cet ancien enseignant de 71 ans tient fermement une banderole de la Fédération générale des retraités de la fonction publique sur laquelle glissent de fines gouttes de pluie. Il est venu avec sa femme pour défendre leur pouvoir d'achat et compte bien se faire entendre. Mais il sait que le combat est loin d'être gagné. "Est-ce que le mouvement d'aujourd'hui, en pleine crise financière, va amener des signes positifs ? Franchement, je ne sais pas", lâche-t-il dans un soupir.

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